Comment le management peut planter la reprise d’une entreprise en 5 points.

Comment le management peut planter la reprise d’une entreprise en 5 points

Vous avez en projet de racheter une entreprise, bien installée localement, de bonne réputation, avec un historique et un portefeuille clients conséquent.  Votre achat, vous le faites pour différentes raisons. Souvent j’ai entendu que cela permet de démarrer avec un portefeuille de clients déjà bien garni ou encore diversifier une activité déjà florissante. 

Mais même si vous avez toutes les compétences pour réussir, il faudra vous plier à certaines règles, car chaque entreprise est différente, chaque équipe est différente, chaque façon de diriger est différente. Votre méthode n’aura peut-être pas les effets escomptés sur cette reprise. Voici 5 points qu’il vous faudra approfondir avant toute prise de décision.

Erreur 1 : Penser que la gouvernance peut se faire à distance.

On a tous compris que le télétravail, est une bonne chose dans une entreprise, quand c’est bien géré. Il faut avoir une bonne expérience, de bons process et de bons logiciels pour éviter de passer son temps en visio ou au téléphone. Faire confiance sans négliger les contrôles, plus facile à dire qu’à faire pour certains.

Mais ne perdez pas de vue que la gouvernance d’une entreprise nécessite que vous soyez présent régulièrement pour motiver vos équipes qui ne vous connaissent pas, les rassurer sur vos attentes et vos méthodes de travail. Cette présence est aussi valable pour les clients de l’entreprise et ses partenaires. Surtout lorsque ceux-ci ont eu des habitudes d’échanges et ont été mis au centre des attentions. 

Diriger une TPE dans une petite ville, nécessite d’avoir créé des liens très forts avec le tissu économique local.

Répondre aux sollicitations des clients, se rendre disponible, les rassurer quant à leur projet non par des mots, mais par des actes !

Désolé, pour réussir la reprise d’une entreprise, il va falloir mouiller le maillot, descendre de votre tour d’ivoire, mettre les mains dans le cambouis, montrer que vous êtes bien présent, que vous avez pris les rênes, que vous tenez compte de ce qui a été fait, même si vous souhaitez y apporter votre touche personnelle. (ce qui est normal)

Erreur 2 : Vous connaissez, pas besoin des conseils ni d’un accompagnement de l’ancien dirigeant

Grosse erreur !

Déjà, vous venez d’une grande ville, aussi vous pourriez penser que ce n’est pas vous avec “vos presque” 80 000 habitants qui allaient m’apprendre.  Désolé pour vous, si vous pensez de cette manière, il va falloir descendre sur terre et découvrir ce que le mot réseau social In Real Life veut dire.

Certes, vous connaissez le job (il vaut mieux), mais comme dans toute organisation, il y a des règles et des exceptions à la règle ! On a tous des clients historiques, ceux qui vous ont fait confiance dès le démarrage de votre activité. Ce sont des entrepreneurs, des sociétés, des personnes qu’il faut choyer, car si vous ne conservez pas cette confiance, vous risquez gros. Méfiez-vous, certains de ces clients “affectifs” peuvent avoir une influence sur votre réputation que votre prédécesseur aura mis des années à stabiliser.

Erreur 3 : Changer le nom de la société ou de l’agence !

Alors là, je pense que c’est la pire chose à faire dans le cadre du rachat d’une entreprise.
Imaginez, vous avez bâti la notoriété, l’histoire, la réussite de votre entreprise qui rayonne au niveau régional (on va rester modeste). Vous avez réussi à faire oublier votre nom de famille, celui du créateur, pour que vos clients associent toute votre équipe au nom de l’entreprise et pas uniquement à celui du fondateur. Tous les clients, connaissent le nom de cette entreprise, en plus, ils l’associent à l’image transmise depuis toutes ces années. Ce nom, les rassure, il garantit une certaine pérennité. Sans compter TOUT le travail de webmarketing que se cache derrière.

Et vous arrivez avec votre nouveau nom, et vous cassez toute cette dynamique ! Alors bien sûr, c’est flatteur de récupérer des profils sociaux bien chargés, de récupérer les anciens avis et une note de 4,9, mais jamais vous ne pourrez récupérer le trafic généré par le site Web et encore moins le référencement et la qualité des liens qui ont été mis en place durant toutes ces années. Au mieux, vous passerez pour un usurpateur, au pire, je vous laisse imaginer. 

Sincèrement, si vraiment vous souhaitez, avoir un nom, gardez celui existant en mettant une stratégie de side-business. Faites-vous un nom et après quelques mois, vous pourrez faire des choix.

Erreur 4 : Critiquer ce qui a été réalisé

On est tous différents, on a tous des visions différentes du business, certains sont des businessmans où seul le profit compte, d’autres des créateurs d’opportunités, d’autres encore se font plaisir. Ils assurent la bonne marche de leur entreprise, embauchent tous les ans depuis 5 ans, mais tentent de rester humains et accessibles. 

Certains on sut rester sur leur marché, hyper-concurrentiel, pendant plus de 10 ans sans aucun commercial ! Je vous laisse imaginer le travail de fond et la qualité de la stratégie d’inbound marketing mise en place.

Vous arrivez avec vos gros sabots en annonçant qu’on ne va pas reproduire les mêmes erreurs sans même avoir échangé avec l’ancien dirigeant, ses associés, ses partenaires ou ses clients, c’est le risque de vous confronter à une fronde de comptes qui étaient attachés à ces valeurs ! Pensez-y !

Erreur 5 : Prendre en compte les désidératas de salariés sans en mesurer les conséquences.

Oui, les salariés, sont la colonne vertébrale d’une entreprise. Oui, il faut les écouter, mais attention à ne pas tenir compte des impératifs de l’entreprise.
Si par exemple, une activité annexe représente près de 40% du chiffre d’affaires, et que vos nouveaux salariés indiquent ne plus vouloir assurer cette mission, il faut trouver des solutions pour combler le manque à gagner avant de leur permettre de tout abandonner.

Attention, des prestations annexes peuvent être des sources de revenus, ça vous le saviez, mais pouvez-vous mesurer la valeur ajoutée à l’entreprise et la valeur des recommandations que cela vous ramène ?

Réfléchissez bien, mesurer l’impact financier et réputationnel que cela engendrera. Faites un point avec vos nouveaux collaborateurs et trouvez des solutions leur permettant de se projeter dans un futur proche tout en préservant le chiffre d’affaires. 

Conclusion

Voilà donc les 5 points qu’il ne faudra pas négliger dans la reprise d’une entreprise. Je ne parle pas des enquêtes préliminaires, des contrôles comptables, mais bien de management de la reprise. Toute ressemblance avec une situation existante ou ayant existé n’est pas une simple coïncidence.

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