Intelligence artificielle et services publics : garder la main sur notre avenir collectif: rapport de la Fondation Jean-Jaurès et Le Sens du Service public

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Intelligence artificielle et services publics : garder la main sur notre avenir collectif

L’intelligence artificielle (IA) s’est invitée dans nos vies à une vitesse qui ferait pâlir n’importe quel agent administratif. Et dans la grande maison des services publics, le sujet ne fait plus sourire seulement les geeks du ministère du Numérique : il s’impose partout. Alors, l’IA, vraie opportunité ou futur casse-tête chinois pour nos administrations ? DeepDive a plongé dans le rapport croisé Fondation Jean-Jaurès x Le Sens du Service public pour décortiquer les nouveaux enjeux, sans jargon ni langue de bois, avec un seul objectif : montrer comment l’IA peut devenir un allié du service public… à condition de garder la main.

L’IA dans les services publics : opportunité ou casse-tête ?

Un phénomène d’accélération inédit

Difficile d’ouvrir LinkedIn sans tomber sur un post expliquant comment l’IA va « changer la vie » du secteur public. Spoiler : c’est déjà le cas. Accélération des procédures, automatisation des tâches répétitives, chatbots pour répondre à 2h du matin, analyse prédictive des besoins des citoyens… L’IA s’est glissée partout, parfois sans que l’usager ne le sache. Résultat : des gains d’efficacité, mais aussi des questions nouvelles, voire carrément angoissantes.

L’IA générative (ChatGPT, Copilot, Mistral, etc.) a ajouté une nouvelle couche de complexité. Elle bouleverse non seulement les outils, mais aussi les façons de concevoir les politiques publiques, d’interagir avec les citoyens et, osons le dire, de repenser les métiers eux-mêmes. Plus rapide, plus puissante… mais aussi plus « invisible », donc plus difficile à maîtriser.

Entre modernisation et risques de déshumanisation

Là où l’État a, pendant des années, prêché la « modernisation » (traduisez : numérisation tous azimuts), la tentation de l’IA est grande. Elle promet des économies, une meilleure allocation des ressources, une simplification administrative… Oui, mais à quel prix ? Si l’IA peut rendre le service public plus efficace, elle risque aussi de faire disparaître ce qui fait son ADN : la relation humaine.

L’automatisation mal pensée, ce sont des citoyens qui galèrent à se faire comprendre d’un chatbot obtus ou qui ne savent même pas qu’une décision qui les concerne a été prise par un algorithme. La vraie question n’est donc pas « pour ou contre l’IA ? », mais « comment tirer parti de l’IA sans déshumaniser le service public ? »

15 propositions concrètes pour un service public augmenté mais pas déshumanisé

Impossible de parler d’IA dans la sphère publique sans tomber dans la technique. Mais la force du rapport Fondation Jean-Jaurès x Le Sens du Service public, c’est de proposer 15 actions simples et puissantes, pour garder la main et éviter le mode pilotage automatique. Petit tour d’horizon, promis sans prise de tête.

Une gouvernance claire et transparente de l’IA publique

Première urgence : obliger chaque collectivité, administration ou ministère à adopter une stratégie politique explicite sur l’IA. Stop au bricolage et aux expérimentations isolées : il faut des doctrines claires, des feuilles de route, et surtout… quelqu’un pour piloter le navire. L’idée : désigner des entités référentes, véritables chefs d’orchestre de la stratégie IA dans le public.

On évite ainsi les effets de mode (« chatbot partout, réflexion nulle part ») et on s’assure que chaque projet d’IA a un sens, un objectif… et un responsable.

Former et informer : les citoyens et les agents publics au cœur du dispositif

Une IA maîtrisée, c’est d’abord des humains formés. Les agents publics et les élus doivent comprendre les outils qu’ils utilisent. Finis les « je ne sais pas, c’est l’ordinateur qui a décidé » : la formation devient systématique et préalable à tout déploiement d’IA. C’est le meilleur moyen d’éviter les dérapages et les mauvaises surprises.

Mais ce n’est pas tout : les citoyens doivent être informés, en toute transparence, dès qu’un algorithme intervient dans leur dossier. Pourquoi ? Parce que sans confiance, pas de progrès. L’obligation d’information citoyenne, c’est la base d’une relation saine et durable entre service public et administré.

L’IA d’intérêt général : recherche, inclusion, souveraineté

On rêve tous d’une IA qui ne soit pas seulement « importée » de la Silicon Valley ou de Shenzhen. Le rapport pousse donc pour une recherche publique solide, capable de créer des modèles adaptés aux besoins français (et pas seulement aux besoins de la pub ciblée). Investir dans la souveraineté, soutenir la création de modèles ouverts et frugaux (parce que l’IA, ça consomme de l’énergie !), c’est garantir que l’outil reste au service de l’intérêt général.

Autre point clé : l’inclusion. L’IA dans les services publics doit être conçue pour tous, y compris les publics fragiles ou éloignés du numérique. Loin des clichés du « tout digital, tout va bien », il s’agit de ne laisser personne au bord de la route.

Garantir l’éthique, la participation citoyenne et la transparence

Les algorithmes ne sont pas magiques. Ils posent des questions éthiques, environnementales, sociales… Avant de déployer massivement une IA, il faut mesurer les impacts : audits environnementaux, études d’impact éthique, dispositifs de participation citoyenne pérennes autour des usages. L’objectif : que l’IA soit un outil de progrès, pas un prétexte à déresponsabilisation.

Côté contrôle, le rapport propose la création d’un observatoire public indépendant, chargé de surveiller les usages de l’IA dans les administrations. On ajoute aussi des clauses environnementales et sociales dans tous les marchés publics liés à l’IA. Bref, l’IA version « service public », c’est l’intelligence… mais aussi la conscience !

Les grands défis à venir : garder le contrôle et miser sur l’humain

Data, souveraineté et impact environnemental : l’équation impossible ?

La donnée, c’est le carburant de l’IA. Mais qui la possède, qui l’utilise, qui la protège ? La maîtrise publique doit rester la boussole : il s’agit de protéger strictement les données publiques, d’éviter leur fuite vers des intérêts privés ou étrangers, et de s’assurer qu’elles servent vraiment l’intérêt collectif.

Quant à l’impact environnemental, il ne faut pas se raconter d’histoires : l’IA, ce n’est pas neutre. Elle consomme beaucoup (trop ?) de ressources. D’où la nécessité de privilégier des modèles frugaux, de taille adaptée, qui ne transforment pas le service public en centrale à gaz.

Protéger les compétences humaines : priorité à l’intelligence… tout court

Derrière chaque outil IA, il y a des femmes et des hommes. Certains métiers risquent de disparaître, d’autres d’être totalement transformés. L’enjeu : identifier les compétences stratégiques, celles qu’il faut préserver à tout prix, et accompagner la montée en compétences des agents. Pas question de sacrifier l’intelligence humaine sur l’autel de l’automatisation.

Le service public de demain doit rester un lieu d’innovation… mais aussi d’écoute, de conseil, de décision humaine. C’est la condition pour ne pas sombrer dans un « pilotage automatique » dont personne ne sortirait gagnant.

Conclusion : Garder la boussole et ouvrir le débat

L’intelligence artificielle est déjà là, et elle ne repartira pas. Mais l’important, ce n’est pas la technologie elle-même, c’est la façon dont on s’en sert. Les 15 propositions du rapport Fondation Jean-Jaurès x Le Sens du Service public sont autant de balises pour construire un service public augmenté, inclusif, éthique, mais surtout… profondément humain.

Chez DeepDive, on le sait : l’IA n’est pas une baguette magique. Mais bien pilotée, elle peut transformer l’action publique sans la déshumaniser. L’urgence ? Ouvrir le débat, embarquer tout le monde, et rappeler que la technologie ne doit jamais être une fin en soi, mais un outil au service de l’intérêt général.

Le service public mérite mieux qu’un algorithme en roue libre. À nous de jouer pour garder la main… et la tête froide !

Le rapport service public IA complet est disponible au format PDF !

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